Caméra

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jeudi 7 avril 2011

La vidéosurveillance, un objet artistique ?













Les caméras de surveillances, bien qu’elles soient des objets destinées à n’avoir qu’une fonction, celle de surveiller, sont de plus en plus intégrées dans l’architecture urbaine. En effet, certaines villes commence à vouloir customiser leurs caméras de surveillances, les rendre plus « jolies », plus design, dans le but qu’elle fasse partie intégrante du paysage urbain, comme si c’était un objet du quotidien, que tout le monde croise. Mais c’est aussi pour enlever « l’étiquette » qui lui est attachée, celle de la caméra par définition. On pourra alors voir dans beaucoup de villes des caméras rouge, bleu, rose, avec diverses formes, placés parfois à des endroits improbables. La caméra est un objet de notre quotidien, et certains artistes l’utilisent et vont jusqu’à les qualifiées d’œuvres d’arts.



Nous allons dans cet article vous présentez le travail d’une artiste plasticienne qui a travaillé sur les caméras de vidéosurveillance en ville et qui s’en sert comme un art à part entière.
Elle va utiliser l’objet en tant que telle pour en faire des photographies d’art.

Caméras de surveillance (2004)

« Il est question de s’interroger sur l’intention pratique, artistique et sur la valeur esthétique à travers une réalisation plastique.

La fonction pratique de l’objet choisi est indéniable. L’objet de la caméra de surveillance a bien une fonction pratique dans notre quotidien. Quel lieu n’est plus muni d’un système de télésurveillance ? Que ce soit dans des lieux privés ou dans des endroits publics, l’installation de cet objet est présente. La fonction pratique de cet objet a pour but de tout voir au même moment, telle la vision panoptique décrite par Jeremy Bentham. L’objet a donc pour première fonction la surveillance.

Mon intention pratique fut de collecter, d’amasser le plus grand nombre d’images, de visions de l’objet de la caméra de surveillance. D’une manière obsessionnelle, je photographiais l’objet dès son apparition, des objets qui se greffaient dans la ville. J’ai ainsi capturé plus de trente-six vues de trente-quatre films soit mille deux cent vingt-quatre images où la caméra s’inscrivait dans l’image. Ainsi, mes marches avaient des durées variables, allant de dix minutes à quatre heures d’errance dans une ville. De cette intention pratique d écoule une intention artistique. En mettant côte à côte mes images photocopiées en un format A3, j’ai voulu dire la multiplicité des vues de la caméra de surveillance, un objet omniprésent dans notre quotidien, mais que l’on ne perçoit généralement pas. Mais cela n’est qu’un premier degré d’intervention.

Mon intention artistique était d’interroger notre liberté de se mouvoir. Aussi, avant de photographier ces caméras de surveillance, j’avais bien pris le soin de prévenir la mairie ainsi que le service de police de mon intention de photographier leur matériel de surveillance dans un but artistique. Et ils m’ont plus ou moins laissée circuler dans leur ville pensant peut-être que je recherchais à photographier l’objet uniquement pour son intérêt esthétique. Seulement, mon intention délibérée d’avertir les principaux agents était induite dans mon intention artistique, car mon véritable projet n’était pas bêtement de capturer cet objet indéfiniment, mais de connaître la limite de mon action, c'est-à-dire, de savoir jusqu’à quel point il m’était possible d’intervenir dans ce lieu, de le parasiter, de savoir jusqu’à quel point il m’était possible d’intervenir dans ce lieu, de le parasiter de par ma présence.

La police se fait de plus en plus présente au cours de mes pérégrinations, interventions, devrais-je dire dans leur périmètre ! Comme une menace, cela signifie que mon intervention devait pour ces gens se terminer assez promptement. Mes interventions ont une durée de quatre mois pendant lesquels j’allais régulièrement dans cette ville. Au début, je me sentais libre de photographier sans que les forces de police ne soient encore visibles dans mon champ de vision. Pour clôturer mon intervention, je décidais qu’une personne me prenne en photographie dans un lieu que je m’étais approprié. A son grand étonnement, elle repéra autour d’elle de nombreux agents de police, ce qu’elle n’hésita pas à me signaler !




Mon intention artistique n’était pas de collectionner ces images mais d’instaurer un contact, une rencontre. Une rencontre « dangereuse » mais positionnant ma liberté et ma possible présence face à autrui. La photographie devenait le prétexte à déclencher une rencontre avec les agents de police.

Ainsi, mon intention artistique peut se rapprocher de mon intention pratique, dans la fonction politique de mon travail. Il me fallait déjouer cette vision panoptique par le biais de ma traversée citadine. Mon processus de capture n’était présent que pour établir une distante critique face à cet objet. La capture fut obsessionnelle, car régulièrement j’allais dans cette ville pour capturer des images de surveillance se greffer. Le caractère obsessionnel de ma démarche fut dans ma position, dès le départ assujettie comme une personne surveillée, j’étais un sujet non libre de part la surveillance des caméras de surveillance. Je n’avais pas d’autorisation écrite mais verbale ; j’avais prévenue par courrier et par téléphone toutes les autorités de ma venus et de mon désir de prendre en photographie des caméras ultras modernes de surveillance dont ils faisaient la publicité sur leur site.

L’objet est sorti de son contexte. Il n’était plus là pour surveiller. L’objet me servait comme ancrage : où était l’objet, je m’arrêtais pour prendre une photographie, et pour me présenter devant la caméra, devant leur écran de télésurveillance. Je réutilise sa banalité, car plus personne ne semble remarquer cet objet industriel mais qui est de plus en plus présent dans notre société. Je me défends de la banalité de cet objet dont les images sont des photocopies, puis placardées de manière frontale sur un mur. Je réutilise la banalité des photocopies de format A3 pour extraire la banalité de la présence de la caméra de surveillance.

De même, j’élimine la neutralité de l’objet en le donnant à voir. Le design de l’objet est devenu intéressant : parallélépipédique à l’origine, la construction des caméras de surveillance a désormais une forme sphérique, une demi-sphère cache l’optique. Désormais, cette sphère se neutralise dans le paysage, ses angles se sont adoucis. Cet objet se neutralise de lui-même. Je voulais, de part ma démarche, donner à voir son pouvoir neutre car sa présence n’agresse plus les personnes surveillées. Ainsi, d’une fonction pratique, mes photographies de l’objet possèdent une valeur esthétique. Le design de cet objet a évolué. Sa présence fait corps avec son élément. Ce parasite devient caméléon de part son esthétisme.

Je projetais de photographier ces caméras de surveillance comme procédure. Cet acte fut interrogé par mon intention artistique. Mon intention pratique manque de rigueur dans la véracité de mes actions, car j’allais dans cette ville sans définir un temps pour chacune de mes incursions. Souvent, on a confondu la valeur esthétique de ce travail avec mon intention artistique qui rejoignait également une intention pratique, à savoir une valeur politique. Mon engagement se cache en dessous de l’apparence d’une valeur esthétique possible de mon travail.

De plus, mon travail présente des photocopies dont la définition de l’image est bonne. L’absence de couleur peut avoir un effet esthétique sur les valeurs de gris, d’un noir et d’un blanc. Mon intention artistique fut donc de m’amener à un changement de relation avec les personnes avec qui j’avais affaire. Tel un parasite, je m’immisçais dans leur champ de vision, reproduisant leur action, les singeant en apparence. Mon engagement ne fut pas porté à son terme. Ils ne m’ont pas interdit mais il y a eu une intimidation des agents de part leur présence trop avenante à la fin du projet.

L’idée de la caméra de surveillance peut être très rebutante, car tel un mouchard, elle a la fonction de nous surveiller. Mais paradoxalement, sa forme est esthétique bien que ce soit à la base un objet fonctionnel. L’objet est décoratif car il se fond dans la masse qui l’entoure. On a ici une deuxième fonction pratique de l’objet, celle de décorer par son esthétisme le lieu dans lequel l’objet est intégré. Aussi, nous pouvons voir dans ma réalisation une intention pratique ironique qui est décorative, mes images sont vues frontalement, du type vitrine. L’intention artistique, l’intention pratique et la valeur esthétique peuvent ensemble mais ce sont trois éléments distincts.

Mon intention pratique : le fait d’importer un objet industriel dans mon travail aide à développer mon intention artistique. Mon intention pratique était de faire voir un produit, ici une caméra de surveillance dans les divers lieux où elle se plaçait. Ces images ainsi réunies ne veulent pourtant pas dire qu’elles aient une valeur artistique. Mais mon but n’était pas d’établir cela uniquement. Je n’avais pas d’intention pratique, tel un urbaniste ou sociologue, à définir l’emplacement des caméras, ni d’étudier la forme de cet objet comme pour le désigner. De plus, ma réalisation peut s’apparenter à une intention pratique dans la valeur documentaire ou utilitaire du reportage, ce qui n’est pourtant pas le cas. La valeur documentaire ou utilitaire du reportage, ce qui n’est pourtant pas le cas. La valeur artistique se trouve dans ma démarche et mes actions et non dans le rendu de la trace photographique. La fonction pratique de mon travail est engagée, dénonçant un système de vision devenu soporifique et décoratif pour autrui. Comme je l’ai dit, l’intention pratique se définit dans un utilitaire, à savoir la valeur politique.




Certes, cet objet industriel a une fonction pratique liée au décoratif de part son esthétisme, et mon intention pratique est décorative de manière humoristique lorsque j’affiche mes images. Aussi, j’exploite la deuxième fonction de l’objet qui est la surveillance, en me présentant de façon volontaire et ironique devant celui-ci et en photographiant tel une icône ! L’objet industriel est dé-contextualisé pour n’être que prétexte à mes actions. Mon intention artistique est intéressée car il y a un engagement. J’annihile l’usage fonctionnel de la caméra pour déconstruire sa cachette et son pouvoir. Le concepteur veut ainsi rendre moins agressif un objet de surveillance qui peut paraître agressif dans son indiscrétion à vouloir nous filmer intentionnellement.

L’ambiguïté entre l’intention fonctionnelle et l’intention artistique a une raison critique de mon travail. Le sens particulier de cette confrontation est d’ordre existentiel d’un point de vue philosophique. Je pose la question de la liberté factice de se mouvoir dans un espace. Je ne dénonce pas la surveillance mais j’interpelle autrui face à cet objet qui s’est banalisé, voir domestiqué. Mon intention artistique peut avoir comme finalité une intention pratique qui est celle de la rencontre d’autrui, d’un contact ou un échange avec les personnes qui m’entourent. »

Annick NAOUR  - Artiste plasticienne


Nous pensons qu’avec l’évolution de ce système, les caméras de surveillances font désormais partie intégrante de notre société, autant dans la sphère privée que publique. De ce fait, les pouvoirs publics mettent tout en œuvre pour banaliser ce système et nous le montrer comme quelque chose de positif et de moins agressif.
Néanmoins, nous pensons que cela comporte des risques, notamment le fait de déporter notre attention sur la forme plutôt que sur le fond, et d’amoindrir notre esprit critique quant à l’immixtion dans la sphère privée.



En ce qui concerne les artistes, comme Annick NAOUR, qui utilisent ce nouveau support ; nous pensons qu’ils permettent à travers leur art de mettre en exergue la contemporanéité de ce phénomène ainsi que les questionnements qui l’accompagnent. 
Le fait que cela rentre dans le domaine artistique nous montre à la fois l’impact de cette vidéosurveillance sur les individus comme objet du quotidien, mais soulève à la fois les interrogations auquel nous sommes tous soumis.






B.B - M.T

L'avis des gens nous intéresse - série d'interviews de personnes, générations confondues vis-à-vis de la vidéosurveillance, omniprésente dans notre société



Reportage - L'effet big brother 





Réalisation personnelle de Théo Madia et Brice Bimet

Questions posées lors des interviews (micro-trottoir)

  • 1ère interview : Jean DUBOIS, retraité de l'éducation nationale :
      • Avez-vous conscience que la vidéosurveillance en ville s'est beaucoup développée ?
      • Quel est votre sentiment par rapport à ça ? Vous sentez-vous plus épiez ou plus en sécurité ?
      •  Avez-vous remarqué qu'en ce moment même vous êtes filmés ?
      • Est-ce que les caméras de surveillance des magasins vous posent problème?
      •  Pensez-vous que les forces de l'ordre agirons plus vite avec ce système de vidéosurveillance ? 
  • 2e interview : Sylvain DROMAIN, étudiant et salarié dans un fast-food : il nous parle ici de l'utilisation de la vidéosurveillance au sein de son entreprise.
  • 3e interview : Isabelle DROUET, chef d'entreprise en région parisienne :
      • Quel est votre sentiment général concernant la vidéosurveillance ? Est-elle réellement nécessaire ?
      • Vous sentez-vous en ce moment même observée par une caméra de surveillance ?
      •  Utilisez-vous la vidéosurveillance au sein de votre entreprise ?
  • 4e interview : Edith LONG, étudiante et baby-sitter 
      • Que pensez-vous des caméras de surveillance en ville ? Vous sentez-vous en sécurité grâce à ce moyen ?
      •  Vous êtes baby-sitter, est-ce que certains de vos patrons vous ont déjà imposé une caméra de surveillance lors de la garde de leur enfant ? S'ils vous le proposaient un jour, seriez-vous favorable ou non à cette méthode de surveillance ?
      • Avez-vous conscience des caméras de surveillance dans les magasins ?
      • Vous sentez-vous plus en sécurité dans les transports en communs sachant qu'il y a des caméras de surveillance ? Avez-vous été déjà présente lors d'un conflit dans un transport en commun ? Pour vous en quoi est-ce utile ?
  • 5e interview : Monica DECROISI, commerçante.
      •  Avez-vous conscience du développement des caméras en ville ? Pensez-vous que ce système est efficace ?
      • Est-ce que la vidéosurveillance vous gène dans votre quotidien (transports en commun, magasins par exemple) ?
      •  Vous sentez-vous brimée par rapport à cette surveillance permanente dans votre travail ? 
      • Vous sentez-vous filmée actuellement par une caméra de surveillance ?
      • N'avez-vous pas peur que votre image puisse être utilisée par ces caméras de surveillance ?








"[...]Nous vivons au sein d’une société de la surveillance. Inutile de parler de société de la surveillance au futur. Dans tous les pays riches du monde, le quotidien est envahi par la surveillance, pas simplement de l’aube au crépuscule, mais bien 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7. Le problème ne réside pas simplement dans le fait que nous soyons filmés plusieurs centaines de fois par jour par des caméras de télévision à circuit fermé (CCTV) en réseaux de surveillance, ou que l’on nous demande notre carte de fidélité en passant à la caisse du supermarché. Il vient du fait que ces dispositifs représentent une infrastructure fondamentale et complexe qui part du principe que la collecte et le traitement des données personnelles sont désormais des activités essentielles à la vie contemporaine. 

Certaines formes de surveillance ont toujours existé : on s’observe pour prendre soin les uns des autres, pour se donner une caution morale et découvrir secrètement des informations. Cependant, il y a environ 400 ans, des méthodes « rationnelles » ont commencé d’être appliquées à des pratiques organisationnelles qui ont progressivement éliminé la nécessité de recourir aux réseaux et aux contrôles sociaux informels sur lesquels s’appuyaient au quotidien le commerce et les activités gouvernementales. On a fait en sorte que les relations sociales ordinaires soient jugées désuètes, afin d’empêcher les liens familiaux et les identités personnelles d’entraver le bon déroulement de ces nouvelles organisations, appelées « bureaucraties ». Mais, point positif, les citoyens et, par la suite, les travailleurs, ont pu espérer un plus grand respect de leurs droits, se sentant protégés par des données précises ainsi que par la loi. Les pratiques impersonnelles et centrées sur des règlements se sont multipliées dans le domaine de la surveillance. De nouvelles technologies de l’information ont révolutionné l’administration bureaucratique de l’après-guerre, améliorant ainsi vitesse, niveau de contrôle et coordination. La surveillance se développe dans le contexte de la modernité.



> La société de la surveillance est une société dont l’organisation et la structure reposent sur l’utilisation de techniques de surveillance. Être sous surveillance signifie que les données relatives à nos déplacements et activités personnelles sont enregistrées par des technologies pour le compte des organisations et des gouvernements qui structurent notre société. Ces informations sont ensuite triées, passées au crible et classées, pour servir de base à des décisions qui affectent nos chances de vie. Ces décisions touchent au droit et l’accès aux prestations sociales, au travail, aux produits, aux services et à la justice pénale ainsi qu’à la santé, au bien-être et à nos mouvements dans les lieux publics et privés. La surveillance quotidienne revêt notamment les formes suivantes : 

Des caméras nous observent en permanence : dans les immeubles et les rues commerçantes, sur la route et dans les quartiers résidentiels. Les systèmes automatiques sont aujourd’hui capables de reconnaître les plaques minéralogiques (et, de plus en plus souvent, les visages).

La vidéosurveillance, un moyen de lutte contre le terrorisme ?
Le tri social est endémique au sein de la société de la surveillance. L’Etat et le secteur privé analysent et catégorisent d’importantes bases de données personnelles afin de définir les marchés cibles et les populations à risque. Une fois classé, il est difficile de sortir du moule. Depuis les attentats du 11 septembre 2001, il est possible que ce tri ait contribué à augmenter la sécurité des compagnies aériennes (nous ne le saurons jamais), mais il a certainement entraîné un profilage grossier de certains groupes, surtout des musulmans, qui a débouché sur des inconvénients, des privations et parfois même des cas de torture. Le tri social définit de plus en plus la société de la surveillance. Il offre différentes opportunités à différents groupes et revient souvent à organiser nos sociétés de manière subtile et parfois involontaire, sans véritable débat démocratique. [...]"

                                   D’après le rapport préparé par la Surveillance Studies Network à l'intention du Commissaire à l'information
source:http://www.domainepublic.net/7-24-30-Quotidien-sous-controle.html






Présentation du concept (Extrait du « A propos » du site des Big Brothers Awards) :

« La toute première cérémonie des Big Brother Awards eut lieu en octobre 1998, à Londres. Initiée par l’ONG Privacy International, elle a depuis essaimé dans une dizaine de pays.

La branche française de l’ONG, Privacy France, a organisé les premiers Big Brother Awards France en l’an 2000, et compilé une "anthologie" des "surveillants surveillés" aux Editions de la Découverte ).

Objectif : surveiller les surveillants, et montrer du doigt (« name and shame ») les personnes ou institutions qui représentent le mieux la société décrite par George Orwell dans son ouvrage de référence, 1984.

Chaque année depuis 2000, l’équipe de sélection des BBA France, ses partenaires associatifs et le public nomment des « candidats » — pas vraiment volontaires — qui se sont illustrés par leur mépris de la vie privée et des libertés. Un jury détermine les gagnants des différents Prix Orwell en compétition, décernés lors d’une cérémonie publique — ils sont le plus souvent remis en jeu, car personne ne s’empresse pour venir les chercher. Cette fois sans ironie, nous récompensons aussi chaque années des personnes ou collectifs qui ont contribué à informer, résister et dénoncer de telles pratiques (Prix Voltaire de la Vigilance).

Si nous ne voulons pas, comme Winston Smith le héros du roman d’Orwell, être arrêtés pour « crime-pensé », il est nécessaire, chaque jour, de surveiller les surveillants et de défendre ce qui nous reste de vie privée et de libertés. Il est urgent de ne plus se sentir coupable de vouloir préserver son intimité, ceux qui doivent avoir quelque chose à se reprocher sont précisément ceux qui violent cette intimité au grand jour. »




B.B. - M.T.