Caméra

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mardi 29 mars 2011

La vidéosurveillance, un moyen de lutter contre la délinquance ?







La vidéo-surveillance, garante de la tranquillité ? C’est ce que l’on pourrait croire en lisant le rapport rendu en 2009 par l’Inspection générale de l’administration au ministre de l’Intérieur français.

Mais selon les études scientifiques, rien n’est moins sûr, comme l’expose Sebastian Roché, directeur de recherche au Cnrs (Pacte-Institut d’études politiques, Université de Grenoble), dans cet article repris du N°394, août 2010, du mensuel Pour la Science.




La vidéosurveillance réduit-elle la délinquance ?

L’usage de la vidéosurveillance s’est considérablement développé depuis les années 1960. Parmi les finalités recherchées, la prévention et la dissuasion de la délinquance et de la criminalité sont les plus souvent invoquées. En Europe et aux États-Unis, certaines autorités politiques, mais également des gestionnaires d’équipements qui y sont liés (transports publics, complexes sportifs, par exemple) ont choisi de s’équiper de caméras pour lutter contre les cambriolages, les vols et les agressions dans les espaces publics – une tendance aussi notée en Australie. En Grande-Bretagne, la vidéosurveillance est le programme de prévention de la délinquance le mieux financé depuis 1996 : en 1998, 170 millions de livres sterling étaient alloués à 684 projets d’installation de caméras dans divers emplacements, principalement des centres-villes, des quartiers résidentiels et des parkings, avec l’idée que la vidéosurveillance découragerait les comportements déviants. La France s’est engagée dans la même politique 13 ans après. Nous avons observé que la plupart des nouvelles équipes municipales développent les équipements mis en place par leurs prédécesseurs.

Ces dernières années, grâce aux progrès des méthodes de la criminologie – devenues plus scientifiques –, les impacts de ces dispositifs ont été étudiés dans plusieurs pays – Angleterre, États-Unis, Australie –, de telle sorte que l’on peut connaître les effets associés au déploiement de caméras toutes choses égales par ailleurs, c’est-à-dire en éliminant un maximum de biais. Deux méta-analyses scientifiques de ces études ont récemment fourni les premiers résultats fiables concernant l’impact de la vidéosurveillance sur la délinquance et la criminalité. Les conclusions de ces méta-analyses sont sans appel : la vidéosurveillance ne diminue pas la délinquance, sauf dans certains lieux délimités ou clos, tels des parkings. Elles contredisent les études réalisées sans méthode rigoureuse, toutes peu fiables, à l’instar de celles produites aujourd’hui encore en France. Quels sont les ingrédients d’une étude fiable de l’impact de la vidéosurveillance ? Et d’une méta-analyse ? Quelles conclusions ces études nous permettent-elles ou ne nous permettent-elles pas de tirer sur l’impact de la vidéosurveillance ? Telles sont les questions que nous allons examiner ici.



Des études plus scientifiques

C’est aux États-Unis, il y a une vingtaine d’années, que la criminologie a pris un nouvel envol, tant par la diversification des études – étude des propensions individuelles à commettre un délit, des facteurs contextuels, de l’action policière ou des peines infligées – que par l’amélioration des méthodes utilisées, inspirées de la science médicale et des études cliniques. Les études cliniques évaluent les effets des traitements selon des protocoles expérimentaux rigoureux : le sexe, l’âge, les antécédents médicaux, la condition sociale des patients sont pris en compte, ainsi que la taille des échantillons de patients ; des études comparant des groupes recevant ou non un traitement, ou selon différents dosages, sont menées.

En criminologie, les pouvoirs publics américains ont encouragé une telle approche. Différents organismes universitaires ont diffusé de nouvelles normes, qui sont aujourd’hui indispensables pour réaliser les synthèses quantitatives des études criminologiques. La Campbell Collaboration, un consortium scientifique international qui promeut les études d’impact – telles celles de l’impact de la vidéosurveillance sur la délinquance –, a ainsi indiqué qu’il ne fallait inclure dans les synthèses que les études situées au niveau 3 de « l’échelle pour une méthode scientifique » réalisée par l’Université du Maryland, en Floride : ces études répondent à un certain nombre de critères de rigueur, tels la mesure des mêmes variables avant et après une intervention, la prise en compte du contexte et des effets concurrents, la comparaison des sujets traités avec ceux qui ne le sont pas. Cette échelle de mesure de la qualité permet de sélectionner les études pouvant être retenues et intégrées dans les méta-analyses.

Une méta-analyse commence par recenser toutes les études expérimentales (publiées ou non), puis retient celles qui atteignent le niveau 3 de l’échelle du Maryland. La taille de l’effet statistique observé est associée à chaque étude : dans le cas de la vidéosurveillance, cette grandeur statistique mesure l’importance de la baisse ou de la hausse de la délinquance associée à l’installation de caméras dans un lieu donné, pour une étude donnée. Les études sont classées en fonction de la taille de l’effet. Toutes les variables susceptibles d’intervenir dans ces études sont prises en compte (le type de lieu vidéosurveillé est-il un parking, une rue ? A-t-on identifié les effets concurrents, tel l’éclairage ?). On peut ainsi connaître la taille de l’effet pour certaines sous-populations étudiées (par exemple les parkings vidéosurveillés).

Les deux méta-analyses obtenues jusqu’à présent selon ces critères – l’une en 2002, l’autre en 2005 – sont britanniques. Ce n’est pas un hasard : depuis 20 ans, les décideurs publics prônent une approche de la criminalité « fondée sur des preuves », et de nombreux investissements financiers et intellectuels ont été réalisés dans ce sens. Les deux méta-analyses ont été financées par le Home Office, centre de décision et d’analyse des politiques de sécurité. Toutefois, contrairement au ministère de l’Intérieur qui tient ce rôle en France, il n’a pas fait produire les études par ses propres services internes.

L’effet dépend des lieux et des délits

La première méta-analyse couvre 46 études menées aux États-Unis et en Grande-Bretagne. Parmi elles, 22 ont été jugées d’une qualité suffisante. Les données de 18 d’entre elles ont pu être entrées dans la méta-analyse. Neuf études indiquent une baisse de la délinquance dans les zones vidéosurveillées par rapport à celles qui ne le sont pas, mais les neuf autres ne retrouvent pas cet effet. Les auteurs ont montré que l’efficacité de la vidéosurveillance pour dissuader la délinquance varie suivant les lieux et les délits. D’un côté, les cinq études qui portent sur les rues de centres-villes, les immeubles d’habitation (et non les espaces autour des immeubles) dans les quartiers de type hlm et les quatre études dans les transports publics montrent respectivement peu (moins de deux pour cent) ou pas de réduction significative du niveau de délinquance imputable aux caméras : l’usage des caméras affecte peu la fréquence des violences physiques. De l’autre côté, huit études ciblant des parkings montrent une réduction de 41 pour cent des effractions ou vols de voitures (la neuvième n’est pas interprétable).

Il s’agit là d’une conclusion simple, mais importante : d’une part, elle n’exclut pas les bénéfices de l’utilisation des caméras et, d’autre part, elle prouve qu’on n’obtient pas un effet quel que soit le problème à régler. En d’autres termes, la caméra n’est pas un « médicament universel ». Notons cependant que les effets concurrents n’étaient pas toujours pris en compte dans les études, en partie en raison de leur ancienneté. En outre, la période pendant laquelle les caméras ont opéré n’était pas toujours suffisante pour pouvoir parler d’un effet bénéfique durable (quatre des études portent sur une période inférieure ou égale à six mois).

La méta-analyse de 2005 présente plusieurs améliorations. Elle porte sur 13 des 352 projets d’équipement décidés par le Home Office lors de la seconde phase du programme lancé en 1998 par le gouvernement. Toutes les zones étudiées sont urbaines, situées à trois kilomètres au plus du centre d’une agglomération. La plupart des projets portent sur des centres-villes et des quartiers d’habitation, souvent d’habitat social. De plus, le travail prend en considération des traits du système de vidéosurveillance lui-même (nombre de caméras, fonctionnement de la salle de contrôle des images – les données sont-elles surveillées 24 heures sur 24 ? La salle est-elle en liaison continue avec la police ? –, etc.). Par exemple, on sait que les systèmes de vidéosurveillance passés au crible comportaient de 8 (pour les zones d’habitation) à 600 caméras (pour un ensemble de 60 parkings).

Enfin, l’impact sur la délinquance est mesuré 6, 12 et 24 mois avant et après l’installation, et pour chaque délit répertorié : vol à l’étalage, vol avec effraction, agression, viol, etc.

Sur les 13 projets, 6 indiquent une réduction de la délinquance, mais pour 4 d’entre eux, cette réduction n’est pas significative après comparaison avec les zones témoins. Sept indiquent une augmentation de la délinquance sans que la vidéosurveillance en soit logiquement la cause. Dans les zones tests, le nombre de vols à l’étalage, de délits liés aux stupéfiants ou de violences aux personnes ne diminue pas plus que dans les zones témoins.

Il n’est pas établi que la vidéosurveillance soit toujours efficace dans les parkings une fois les autres paramètres (éclairage, réparation des clôtures) contrôlés : sur les sept études retenues concernant les parkings, seules deux se sont avérées statistiquement significatives. Dans l’une, l’efficacité est explicable par d’autres variables. Elle est en revanche avérée dans l’autre, consacrée à Hawkeye, une zone de Londres qui couvre 58 parkings. Dans cette zone, l’effet attendu est observé dans certains parkings : alors que la délinquance contre les véhicules baisse de 10 pour cent dans les zones de contrôle, elle décroît respectivement de 80 pour cent et 62 pour cent dans les parkings à taux de vols haut et moyen. Ces variations sont significatives. En d’autres termes, la vidéosurveillance n’est efficace que dans les parkings où le risque de vol est important.

Une population pas plus rassurée

L’étude britannique de 2005 traite aussi des perceptions de la population. Elle montre que les personnes interrogées après l’installation de caméras se sentent tout autant en insécurité qu’auparavant, mais un peu moins inquiètes des violations des libertés publiques ; elles sont en outre moins souvent « contentes ou très contentes » de l’installation des caméras et pas plus souvent prêtes à sortir dans les lieux vidéosurveillés ; enfin, elles sont bien moins nombreuses à croire que la « délinquance diminuera » et que « la police répondra plus rapidement aux incidents ». Il n’en reste pas moins que la population est majoritairement favorable à la vidéosurveillance : l’étude du Home Office indique plus de 70 pour cent de satisfaction. En France, bien que les mesures utilisées ne soient pas standardisées d’un pays à l’autre, des études éparses donnent des résultats voisins : en 2008, selon l’Institut Ipsos, 78 pour cent des personnes interrogées sont « très favorables » ou « favorables » au développement de la vidéosurveillance. Cela dit, si on leur donne le choix, les sondés préfèrent avoir des policiers dans la rue plutôt que des caméras.

Des résultats similaires ont été obtenus en Australie, par deux études menées avec des méthodes proches de celles des analyses britanniques. Ces études comparent des lieux vidéosurveillés et non surveillés, d’une part, dans les zones au bord de mer de deux localités australiennes entre 1995 et 2002 et, d’autre part, dans quatre gares ferroviaires situées sur la même ligne. La variation du nombre total de délits commis, de vols ou d’autres atteintes à la propriété, telles les dégradations, est la même dans les zones surveillées et dans les zones non surveillées. La population a plutôt bien accueilli les caméras : entre 57 et 72 pour cent des individus sondés (selon les lieux) se disent contents que la vidéosurveillance soit utilisée.

La vidéosurveillance déplace-t-elle la délinquance dans d’autres zones ? La question est souvent soulevée par ses opposants. La littérature scientifique indique que ce phénomène est observable, mais elle n’est pas en mesure de dire si cela annule l’effet positif global lorsqu’il se produit. Dire qu’une partie des délits est déplacée ne signifie pas pour autant qu’aucun n’a été évité. Aux États-Unis, il est estimé que certains délits, tels les vols à main armée dans la rue, ne sont pas déplacés, tandis que d’autres, tel le vol de voitures, le sont. Dans la méta-analyse britannique de 2005, les auteurs concluent que des déplacements ont été observés dans les « zones tampons » qui entourent la zone test, dans un cas pour les cambriolages, dans un autre pour les vols de voiture. Mais, pour les six études qui enregistrent une baisse de la délinquance en zone test (réelle ou non par rapport aux zones témoins), une seule décrit un déplacement de la délinquance générale.


La vidéosurveillance ne fait pas baisser la délinquance


La principale conclusion des travaux les plus rigoureux disponibles est ainsi que la vidéosurveillance est inefficace pour dissuader la délinquance en général ou pour réduire le sentiment d’insécurité. Ce point est notable, car les études de piètre qualité (exclues des méta-analyses) montrent des résultats bien plus positifs que les études fiables. Il apparaît aussi que la population perd ses illusions quant aux bénéfices de la vidéosurveillance après qu’elle a commencé à opérer. En revanche, il semble que les caméras soient efficaces dans les lieux bien délimités ou clos, avec des points d’accès et de sortie bien déterminés. La densité de couverture en caméras influe sur l’efficacité tant qu’elle ne dépasse pas le point de saturation (au-delà d’une certaine densité, il n’y a plus d’amélioration). Enfin, malgré son désillusionnement, la population reste majoritairement favorable à l’usage de la vidéosurveillance. Les bénéfices politiques de l’installation de caméras n’ont pas fait l’objet d’études scientifiques répétées, de sorte qu’il est impossible de savoir si la popularité d’un maire ou d’un ministre de l’Intérieur en sort renforcée aux yeux de la population.

Les études disponibles nous renseignent sur l’impact de la vidéosurveillance telle qu’elle a été utilisée sur différents délits. En somme, elles nous disent : on a fait comme cela, et voici les résultats obtenus. Elles constituent une contribution importante, qui doit être distinguée des appréciations, de l’impression personnelle ou de l’injonction politique, toutes de l’ordre du jugement. Pour autant, les études expérimentales ne nous renseignent pas sur ce que pourrait apporter la vidéosurveillance si elle était utilisée différemment (par exemple avec plus d’agents pour visionner des images d’une meilleure qualité, ou avec des caméras centrées sur d’autres cibles). La méthode expérimentale décrit les effets enregistrés. Elle n’est pas un jugement de valeur sur une technologie ou ses potentialités. Elle ne se confond pas non plus avec l’analyse du cadre légal ou éthique.

Sebastian Roché : http://www.ldh-toulon.net/spip.php?article4035

On pourra compéter l’article précédent avec celui de D. Perrotin sur agoravox.fr : http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/video-surveillance-et-delinquance-56033

Quelques chiffres - source du figaro.fr





D'après ces deux articles, la vidéosurveillance n'a pas d'impact sur la délinquance dans notre société, pour le plus grand nombre de personnes, la délinquance est en quelque sorte "déplacée", c'est à dire que les jeunes dits "délinquants" se déplacent en fonction du lieu d'implantation des caméras.
La vidéosurveillance, ayant été installée dans le but de réduire entre autre la délinquance est un échec, les individus se sentent toujours en insécurité et les caméras ne servent que de support pour les plaintes, ou alors pour retrouver des malfaiteurs. L'atout de la télésurveillance dans la délinquance, au niveau de la sphère privée est la possibilité de retrouver ses agresseurs (agressions, rackets...) au niveau de la sphère publique c'est le moyen de pouvoir également retrouver des vandales (dégradation de biens publics ou vols).

Faut-il encore que les caméras soient placés au bon endroit lors de ces problèmes.



Vidéo extraite d'une émission dont le sujet était la délinquance : 




Ici, le système de caméra-surveillance semble bien marcher, la police repère à partir d'un appel extérieur des racketteurs qui agressent un adolescent, et interviennent "immédiatement", la vidéo servira par la suite de preuve pour le jugement des agresseurs. Mais comme dit précédemment, il faudrait pour que ça marche réellement des caméras de partout, avec quelqu'un derrière 24h/24h. On ne peut donc pas dire que les caméras diminuent la délinquance et donc l'insécurité des individus.


On pourra néanmoins constater que la télésurveillance dans les transports en communs est un outil très bien utilisé qui a montré son efficacité un bon nombre de fois; mais on constate que les villes de notre société ne sont pas équipées de la même façon : voir notre article sur ce sujet.

B.B - M.T

dimanche 27 mars 2011

Les différentes utilisations de la vidéo-surveillance par les entreprises







La vidéo surveillance dans les grandes entreprises commerciales (Mc Donald, Carrefour, les grands magasins de prêt à porter) est devenue monnaie courante. Ce système permet tout d’abord d'assurer la sécurité des clients et des employés, mais aussi d’éviter le plus possible les vols, de faire "peur" à d'éventuels braqueurs et autres infractions commises. 
Elle est aussi mise en place pour contrer le vandalisme et le vol dans les magasins, qui prend de plus en plus de place dans le chiffre d'affaire de ces entreprises commerciales.
Mais cette vidéo-surveillance permet aussi d'épier le personnel afin d’éviter tout laxisme de sa part voire de réprimander des fautes graves et elle a déjà servi à licencier un employé si celui ci avait commit une faute grave. C'est un moyen de pression que certaines entreprises utilisent beaucoup, et on compte de plus en plus d'entreprises non commerciales qui en font usage, certes pour la sécurité de leurs employés, mais pas essentiellement.

On pourrait alors se demander qui est surveillé dans ce genre d'entreprises et si il n'y a pas comme un détournement de son utilisation ?

Les règles en vigueurs :



La surveillance de son personnel est donc soumise à plusieurs contraintes imposées par La CNIL. En effet pour obtenir l’autorisation d’installer des caméras de surveillance dans un magasin, un dossier stipulant, l’emplacement, l’axe, le nombre de caméras ainsi que les raisons de leur utilisation doit être remplit puis soumis au  CNIL afin que celui-ci confirme l’installation. Si l’autorisation est délivrée, le magasin doit obligatoirement stipuler à ses employés la présence de caméras de surveillance.


Tout magasin équipé d’un système de vidéo surveillance doit aussi stipuler à ses clients la présence de caméras via un panneau placé à l’entrée du magasin.








La CNIL - Commission Nationale de l’informatique et des libertés :





La Commission nationale de l’informatique et des libertés est chargée de veiller à ce que l’informatique soit au service du citoyen et qu’elle ne porte atteinte ni à l’identité humaine, ni aux droits de l’homme, ni à la vie privée, ni aux libertés individuelles ou publiques. Elle exerce ses missions conformément à la loi informatique et les libertées qui la qualifie d'autorité administrative indépendante




Il n’y a pas que dans les magasins ou les fast-foods que l’on trouve la vidéo surveillance, en effet, on en trouve aussi dans les bureaux, et tout comme dans les cas précédents l’entreprise est soumise aux mêmes contraintes.

En ce qui concerne le droit à l’image, les caméras doivent se situer uniquement là où le personnel en connait l'emplacement et seulement dans les lieux où il travaille. En aucun cas les caméras peuvent être placées à l’insu du personnel ou dans des lieux tels que les toilettes ou les vestiaires.

Les risques encourus pour violation du droit à l’image des employés ou utilisation abusive de la vidéo surveillance sont un an d’emprisonnement et selon l’utilisation qui est faite des images, l’amende peut varier de 15 000 à 45 000 €.







Quelques pourcentages expliquant l'utilisation des caméras de surveillance par les commerces


Fait divers : Abus de surveillance dans une entreprise de prêt à porter

« À la suite d'une plainte de salariés d’une société de prêt-à-porter, la CNIL a réalisé plusieurs contrôles qui l’ont conduite à condamner les dirigeants à une amende de 10.000 euros.

 En effet, cette société avait installé un système de videosurveillance soit-disant destiné à lutter contre le vol. 

Or, ce dispositif avait pour conséquence une surveillance permanente des salariés, y compris dans des endroits où les produits de l'entreprise n’étaient pas stockés.

De plus, la société :
   n’avait pas informé ses salariés de l’existence de ce dispositif ;
   n’avait procédé à aucun affichage, ni à aucune déclaration à la CNIL.
N’oubliez pas de consulter les représentants du personnel (comité d’entreprise ou, à défaut, délégués du personnel) avant toute introduction d’un système de vidéosurveillance.
Malgré plusieurs mises en demeure de la CNIL, la société a maintenu son système de surveillance en l’état. La CNIL a dès lors considéré que le fonctionnement du dispositif constituait une collecte illicite de données, disproportionnée au regard de sa finalité (la lutte contre le vol), et prononcé une amende de 10.000 euros.

À cette occasion, la CNIL a rappelé plusieurs principes :
   l'installation de caméras sur le lieu de travail, même si elle répond à un impératif de sécurité, ne doit pas conduire à une mise sous surveillance généralisée et permanente du personnel, notamment dans des lieux où il n'existe aucun risque de vol ;
   les salariés doivent être informés de la mise en place d'un tel système de surveillance, ainsi que des finalités poursuivies, des destinataires des images et des modalités concrètes de l'exercice du droit d'accès.
(Délibération CNIL n° 2009-201 du 16 avril 2009 : proportionnalité entre vidéosurveillance et lutte contre le vol) »



La vidéo surveillance dans les entreprises et dans les magasins peut donc permettre d'éviter tous problèmes de vols et d'infractions, mais cela peut contraindre le personnel à être rigoureux dans son travail de peur d'être réprimandé par la direction. Ainsi cela peut être bénéfique pour l'entreprise car la vidéo surveillance permet de limiter les vols (braquages et vols passifs) et le vandalisme mais aussi d'assurer un maintient de la rigueur du personnel par un moyen de pression indirect.

La CNIL est le modérateur ou l'intermédiaire entre sphère privée et sphère publique. Au niveau de la sphère privée, même si l'utilisation de ce procédé de vidéo-surveillance est bien encadré (interdiction de caméras dans les vestiaires par exemple), nous pensons qu'il est souvent contourné. Tout simplement par le fait de se servir de la caméra pour épier les faits et gestes de son employé ET de ses clients (utilisation de caméras de plus en plus puissantes qui permettent de zoomer énormément). La vie privée dans son lieu de travail est donc violée, rendant certaines personnes mal à l'aise face à ce dispositif. Du point de vue de la sphère publique, il est vrai que c'est un atout qui sécurise inconsciemment les personnes, car on se dit qu'il ne peut "rien" nous arriver car le commerce dans lequel nous sommes est sous vidéo-surveillance, autrement dit je suis en sécurité. Les avis diffusent et la sphère publique se sentent plus en sécurité quand il y a des hommes de sécurité proprement dit.




Ce mode de surveillance par caméras remplace peu à peu l'agent de sécurité, qui est parfois absent de certains magasins. La vidéo semble être plus efficace que l'homme, en tout cas elle est complémentaire et presque aucune entreprise ne peut s'en passer. Elle est comme un chef d'orchestre : elle sécurise le client tout en le surveillant et persuade l'employé indirectement de travailler dans les règles tout en assurant sa sécurité.






B.B - M.D





Exemple de violation de droit à l’image et du non respect de la vie privé : Google Street View.




En 2007 Google Maps a cherché à se développer en lançant Google Street View, le concept étant de photographier chaque rue dans le monde entier. Cependant en lançant ce programme Google n’a pas pris en compte le respect du droit a l’image et de la vie privée. Ainsi à l’époque on pouvait voir distinctement le visage des personnes qui étaient présentes lors de la prise photographique des rues. De plus on pouvait aussi voir les plaques d’immatriculation des voitures qui stationnaient et circulaient à ce même moment.

“La violation du droit au respect de la vie privée"

La précision des détails pose certains problèmes de confidentialité, de sécurité et de respect de la vie privée. Ce service est tellement « curieux » que des poursuites commencent à être engagées.

A.     La curiosité de Google Street View
Dès mai 2008, l'Union, les autorités de régulation en charge de la protection des données personnelles de l'Union européenne ont prévenu Google que son application Street View pourrait enfreindre la règlementation relative à la vie privée. Street View ne devait pas être autorisée à afficher des photos de citoyens européens sur le site. Mais, la controverse est apparue lorsque furent publiées des photos présentant des individus identifiables dans la rue et dans des bâtiments.
Google déclarait en réponse qu'il était en train de tester une nouvelle fonctionnalité de brouillage facial. La mesure a depuis été mise en place de manière effective.
Si se balader dans une ville via Google Street View est un réel plaisir pour les utilisateurs, certains défenseurs de la propriété et de la vie privée ne le voient pas du même œil. Il faut dire que certains clichés de Google Street View dévoilent parfois le visage des personnes photographiées, ainsi que des plaques d'immatriculation de voiture, malgré les « floutages » mis en place.
Au printemps 2009, le service de navigation photographique en ligne était interdit en Grèce. Par ailleurs, la Suisse a saisi la justice administrative pour que le géant du Web cesse de photographier des voies privées et évite, de façon générale, de donner trop d'informations d'ordre personnel sur les gens apparaissant sur les images. Même aux Etats-Unis, le géant du Web rencontre une certaine résistance. La ville de North Oaks, dans le Minnesota, a demandé et obtenu le retrait des photos de ses rues privatisées, visibles dans Google Maps.
Enfin, début 2010, un Finlandais a été photographié (par surprise), le pantalon baissé, assis sur une balancelle dans son jardin. Google a publié la photo dans le cadre de son service Street View associé à Google Map... Et le Finlandais a porté plainte pour atteinte à la vie privée. La plainte était recevable. Depuis, Google a heureusement retiré les clichés.


B.     Les poursuites contre Google pour violation de la vie privée
Aux U.S.A., bien que Street View soit conforme aux lois américaines, Google permet aux propriétaires de demander à ce que les photos de leurs foyers soient retirées du service.      
Un couple de Pennsylvanie a ainsi porté plainte en 2008 contre Google en début d'année après avoir trouvé des images de son foyer, prises dans une voie clairement marquée comme « propriété privée ».            
Malgré la fonction qui leur permettait de retirer leurs photos, ces plaignants avaient préféré la voie judiciaire, et avaient réclamé 25 000 dollars de dommages et intérêts.     
La Justice Américaine a tranché en faveur de Google, qui n'a rien à retirer de son service, ni à dédommager les plaignants en aucune manière. Il a en effet été retenu que le fait de ne pas utiliser l'option d'opt-out de Street View était un quasi-accord (implicite) de diffusion des photos.      
C'est donc une excellente jurisprudence en faveur de Google, mais une décision bien peu protectrice des personnes et des biens qui leur appartiennent.
Street View a aussi provoqué la colère des habitants de Broughton,  en Angleterre, qui ont formé une chaîne humaine pour bloquer la Google car, et qui se plaignent de la violation de la vie privée, et de l'absence de consultation.

  

Autre fait divers en Angleterre : une femme a demandé le divorce après avoir repéré la voiture de son mari sur le site. Supposé être en déplacement d'affaires, sa voiture, bien visible sur Street View, était garée... devant la maison d'une amie de sa femme !"


Ce n'est pas parce que des personnes se trouvent dans des endroits publics que le droit au respect de la vie privée, le droit à l'image et le droit de propriété, ne s'appliquent plus. Ainsi si des vidéos ou des photos sont prises dans un lieu public dans le but d'être diffusées dans les médias, si des personnes apparaissent sur les vidéos ou photos, il faut leur accord pour diffuser leur image, si elles ne sont pas d'accord, il faut obligatoirement rendre flou leur visage afin de respecter leur droit à l'image et leur vie privée.

B.B - M.T



jeudi 24 mars 2011

L'effet big brother à domicile


Avec l’augmentation des délits commis à domicile, de plus en plus de foyers n’hésitent pas à s’équiper de caméras de surveillance. Elles se développent du fait de l’augmentation des vols et de la maltraitance des enfants par leur nourrice. 

Ce phénomène s’est tout d’abord développé aux États-Unis ainsi qu’en Angleterre et est totalement accepté par le personnel de maison.

Cependant en France ce phénomène qui commence aussi à se développer, est fortement critiqué. Tout comme pour les caméras vidéo placées en ville, les caméras placées au domicile d’un particulier sont controversées du faite de la violation de la vie privé des nourrices, ainsi que violation de leur droit a l’image. 

De ce fait on constate une augmentation colossale des ventes de micro caméras de surveillance pouvant être cachées dans des objets du quotidien tels que des stylos, des peluches, des cadres… 

Sélection de boutiques en ligne de caméra-surveillance : http://www.laselec.net/index.php/commander_kit_camera_cachee_domicile



  • Surveiller sa nounou

La télé surveillance, qui connaît un véritable succès outre-Atlantique et au Royaume-Uni, arrive peu à peu en France. Des dizaines de sites proposent d'installer des "mouchards" dans la maison, des petites caméras vidéo très discrètes qui permettent de surveiller sa nounou à distance. Le site français
webcamfirst.com permet d'envoyer par mail les images d'une webcam pour seulement 9€, grâce à un système simple à installer. Le site britannique nannywatch promet lui une confidentialité totale : "l'installation se fera le week-end, quand votre nounou n'est pas présente. Il n'y aucun fil ou trou visible. La caméra est placée dans un objet domestique et peut ainsi être déplacée à votre guise"
A partir de son ordinateur de bureau, de son téléphone portable ou d'un site internet, tout parent peut ainsi monter son propre "big brother".

Avec la multiplication de ces systèmes se pose inévitablement la question du respect de la vie privée.
A l’inverse, certaines nourrices n’hésitent pas à imposer la caméra surveillance à leurs employeurs afin que ceux ci jouissent de la possibilité d’accès aux images de leur domicile. C’est une manière simple pour les propriétaires d’avoir accès a tout moment aux images de leur domicile et de s’assurer que tout se passe bien. Cela permet aussi aux nourrices de se protéger dans le cas ou elles seraient accusées a tord de maltraitance ou de laxisme dans leur travail.

Plusieurs forums de discussions existent sur ce sujet de surveillance de nounou ou baby-sitter et les avis sont très partagés, et ce sont surtout les mères qui en discutent. 
En voici un qui réagit à une émission sur le sujet : http://forums.france5.fr/lesmaternelles/Assistantesmaternelles/surveiller-nounous-sujet-sujet_3782_1.htm






  • Les "cyber-crèches" : le contre-exemple ?
La municipalité d'Issy-Les-Moulineaux, dans les Hauts-de-Seine, a créé quatre "cyber-crèches" depuis 2001. Des webcams ont été installées dans les salles de classes, mais ces caméras ne filment certains ateliers que quelques heures par semaines, en accord avec les parents le personnel enseignant, qui sont prévenus à l'avance. L'accès aux données est strictement réservé aux parents et cette installation a été soumise à déclaration auprès de la Cnil (Commission nationale de l'informatique et des libertés). La Commission prévoit que toute personne filmée doit en être informée et que la conservation des données ne doit pas excéder un mois. Après cinq années de fonctionnement, l'expérience se révèle positive. Pour ces crèches, ce système permet "d'enrichir les liens et les échanges entre les familles et les équipes le matin et le soir. C'est une démarche constructive que d'oser se montrer et montrer notre travail aux familles."
  • Des caméras de surveillance pour se protéger 
Avec le temps, de plus en plus de caméras de surveillance sont vendues aux particuliers pour leur protection personnelle (les cambriolages se multiplient : +12,5% sur 12 mois en octobre 2009, selon l'observatoire national de la délinquance).
En 2009, seul un foyer sur 100 est équipé d'un système de vidéosurveillance, selon les chiffres du cabinet "En toute sécurité". Mais sous l'effet d'une demande accrue et de nouvelles offres bon marché, ce chiffre est entrain de fortement progresser. De plus en plus de personnes se procurent des caméras, la concurrence s'accroît et les particuliers en sont contents.





Le cas de la France : la télésurveillance, le nouvel équipement contre les cambriolages




 Depuis quelques années, un nouveau système de prévention évolué contre les cambriolages a vu le jour. Il s’agit de la télésurveillance, un système de protection qui allie appareils de vidéo surveillance et alarme couplés à l’intervention humaine. Recommandé par les assureurs via des sociétés d’assistance, ce nouveau moyen de veille permet également de bénéficier de réductions de tarifs sur ces contrats d’assurance habitation.

La télésurveillance est un système assez récent en France (moins de 10 ans) mais qui a déjà fait ses preuves outre-manche. Disponible pour les particuliers comme pour les entreprises, c’est un moyen de prévention très complet face aux cambriolages. Grâce à des caméras de surveillances installées à son domicile, et reliées directement à une société d’assistance, l’assuré bénéficie d’une surveillance 24h/24 de son habitation. En cas d’intrusion, une alarme se déclenche et prévient une plateforme spécialisée qui agit en conséquence : soit par des messages audio dissuasifs, soit par l’intervention sur place d’une équipe de sécurité ou des forces de l’ordre.

« La France est, en terme d’équipements, très en retard par rapport à nos voisins européens. 2 à 3% seulement du parc résidentiel est équipé en télésurveillance », déclare Philippe Brin, Directeur des activités sectorielles et du département des professionnels de sécurité chez Verspieren. « Aujourd’hui dans le pays, on compte 610.000 abonnés en télésurveillance chez les professionnels, et 550.000 chez les particuliers », ajoute ce dernier.

Selon les contrats et les sociétés d’assurance, il existe plusieurs formules de télésurveillance, avec des niveaux de veille plus ou moins importants. En règle générale, l’assurance « vol télésurveillance » comme on l’appelle fréquemment, possède un socle de garanties autour duquel de nombreuses options peuvent venir s’ajouter. Souvent, ce socle comprend en cas d’alerte l’intervention d’une équipe de sécurité toute l’année à n’importe quelle heure pour une « levée de doute ». En cas d’effraction cette fois-ci, la société d’assistance qui gère la télésurveillance du domicile informera alors les forces de l’ordre. Enfin, la plupart des contrats prennent en charge l’organisation de la remise en état des issues endommagées, et le rapatriement au domicile (si l’effraction survient lors de vacances ou d’un déplacement).

Bien sûr l’installation du système d’alarme et des caméras reliées à une plateforme de surveillance font très souvent partie du contrat, tout comme la formation à son utilisation. L’assurance « vol télésurveillance » comprend également le contrôle du bon fonctionnement des installations au sein du domicile, ces dernières doivent respecter des normes requises par les assureurs. D’autres options peuvent êtres disponibles, si vous ne désirez pas de caméras chez vous, des détecteurs de mouvements couplés à des sirènes puissantes et dissuasives sont aussi proposées. Ces derniers sont en liaison permanente avec une station de surveillance qui vous appelle en cas de déclenchement de l’alarme. Le système s’adapte à la configuration de votre logement et à votre mode de vie, proposant ainsi des badges sécurité pour les enfants, et tolérant la présence d’animaux de compagnie.

Dans la plupart des cas, l’installation de ce système vous permet des rabais allant jusqu’à 15% sur le prix de votre contrat d’assurance MRH (Multi Risques Habitation), certaines compagnies suppriment même la franchise en cas de vol si le système était en marche au moment du larcin.



Source: http://www.news-assurances.com/artdossiers/dossier-la-telesurveillance-le-nouvel-equipement-contre-les-cambriolages/016741246#axzz1IuzQrOUk





Le cas du Brésil : une sécurité privée renforcée

Depuis quelques années, le marché de la sécurité dans le secteur privé au Brésil maintient une croissance annuelle qui se situe entre 10 % et 15 %, ce qui, bon an mal an, est une hausse au moins deux fois plus rapide que celle de l'économie du pays. La consommation privée totale a ainsi atteint 12,1 G$ en 2007.

La criminalité, la délinquance et la violence étant en progression dans la société brésilienne, il n'est pas étonnant de constater une telle croissance de la demande en matière de produits de sécurité chez les particuliers, les commerces et les entreprises; des quartiers entiers sont même barricadés et surveillés 24h/24h et 7J/7J.

Cette situation profite particulièrement au marché de l'équipement de sécurité électronique, pour lequel les ventes atteignent 1,3 G$ en 2007 et maintiennent une croissance annuelle d'environ 15 %. Cette croissance se concentre dans les quatre grands États du sud-est :
 - Sao Paulo;
 - Rio de Janeiro;
 - Espírito Santo;
 - Minas Gerais.

Les produits de sécurité électronique les plus en demande sont les systèmes :
 - de contrôle d'accès;
 - de surveillance;
 - de protection résidentielle;
 - de repérage des véhicules (GPS);
 - d'alarme.

Le marché étant encore jeune, les Brésiliens recherchent en général des produits de sécurité électronique     - d'un niveau de sophistication intermédiaire :
- les systèmes d'alarme;
- les caméras et écrans de surveillance à faible résolution;
- les détecteurs.

Les équipements de pointe, bien qu'ils connaissent aussi un développement rapide, sont moins en demande. Citons dans cette catégorie :
- les systèmes de contrôle d'accès;
- les systèmes de surveillance de haute précision;
- les lecteurs biométriques

La cybercriminalité est un problème croissant pour toutes les entreprises. Celles du Brésil n'y échappent pas. La demande en matière de produits de sécurité informatique suit l'expansion considérable de l'informatisation de la société brésilienne et de sa connexion à Internet.

Les ventes dans le marché des systèmes de sécurité en réseau se chiffraient à 200 M$ en 2007 et devraient tripler pour passer à 600 M$ dès 2013. Les grandes entreprises s'étant déjà équipées, la croissance la plus marquée vient des petites et moyennes entreprises.



Source: http://www.mdeie.gouv.qc.ca/objectifs/informer/par-secteur-dactivite/securite-et-defense/page/fiches-marches-11176/?tx_igaffichagepages_pi1%5Bmode%5D=single&tx_igaffichagepages_pi1%5BbackPid%5D=425&tx_igaffichagepages_pi1%5BcurrentCat%5D=&cHash=db3d6696515f9dd0ce2423fe7707d504







 
B.B. - M.T



lundi 21 mars 2011

L'exemple de Nice, ville la plus vidéo-surveillée de France


Notre nouveau ministre de l’Intérieur n’hésite pas à déclarer que : « la vidéo-protection doit être davantage développée car elle a démontré son efficacité chez nos voisins, et par exemple au Royaume-Uni. En France, nous observons que la délinquance diminue deux fois plus vite dans les communes équipées de vidéo-protection » (Le Figaro du 15 juillet 2009).



Nice va doubler le nombre de ses caméras de vidéo-surveillance d’ici la fin de l’année. Cela en fera « la ville la mieux équipée de France » avec une caméra pour 600 habitants (une pour 2000 habitants à Paris), a indiqué Christian Estrosi, maire de Nice, à l’occasion de l’inauguration le 8 mars 2010 d’un vaste “centre de supervision urbain”. Le ministre a déclaré que ce CSU, destiné à centraliser tous les enregistrements effectués par les caméras de surveillance ainsi que les appels du public, utilise la technologie « expérimentée par l’armée française en Afghanistan ».
Un nouveau programme informatique permettra à un certain nombre de ces caméras placées à l’entrée de la ville d’identifier les immatriculations des véhicules volés ou ayant commis une infraction. Leurs conducteurs seront ensuite interpellés dans la ville.
Interrogé par l’AFP sur le risque de voir Nice se transformer en « ville policière », M. Estrosi a répondu : « je garantis la liberté des honnêtes gens et je menace celle des voyous ».






Le but avoué : faire baisser les chiffres de la délinquance sur Nice. Et l’effet d’annonce semble avoir payé puisqu’en janvier 2010, une baisse de 7 % a été enregistrée par rapport à janvier 2009. Ces bons résultats s’accompagneront d’une nouvelle relation entre les différents acteurs de la sécurité, police nationale, police municipale, Brigade de répression des actions violentes (BRAV), Direction de la circulation pour la sécurité routière, pompiers du SDIS, agents ST2N sécurité transports tramway, Conseil général (pour l’entrée des collèges, 32 caméras), et conseils de quartier.


624 caméras pour un investissement de 8,7 M€


Car désormais, plus question de tabler sur des caméras visibles, mais en panne. « La technologie utilisée est la même que celle expérimentée par l’armée française en Afghanistan », dixit Christian Estrosi.
Ce sont des logiciels ultra perfectionnés (Keeneo) avec des écrans LCD dernier cri que l’entreprise Ineo Citelum a mis en place, le tout étant relié en ligne. En effet, dans une première salle se trouve les 14 écrans avec 6 agents, « les yeux », puis, c’est le PC de commandement avec quatre écrans et quatre agents, « le cerveau », et enfin, le standard téléphonique, « les oreilles », avec deux agents. Et les deux démonstrations se sont parfaitement bien passées avec des interpellations menées tambour battant avec l’utilisation de tous les moyens, voitures, motards, vélos, voire piétons.


Le logiciel repère les unités les plus proches du lieu de l’infraction et les agents du PC de commandement informent les troupes sur le terrain, des agissements et de la direction prise par le coupable de l’agression. Une salle est dédiée aux magistrats et aux officiers de police judiciaire pour qu’ils puissent consulter les images intéressantes d’une affaire en cours.


L’efficacité est garantie malgré un coût qui peut être jugé élevé, 7,6 M€ pour la part de la ville de Nice (6,4) et de la communauté urbaine Nice Côte d’Azur (1,2), auxquels il faut ajouter une participation du Conseil général 06 pour 1,1 M€ soit un total de 8,7 M€.


La ville de Nice, éligible au Fonds interministériel de prévention de la délinquance, a déposé une demande de 1,7 M€ pour 2010. Pour Christian Estrosi, « nous réalisons quand même des économies puisque le nouveau centre nous permet de stopper le bail de location de Gabriel Fauré ». Il a répété à l’envi, que les Niçois s’étaient prononcés, en décembre dernier lors d’un sondage, à 91 % pour, contre seulement 3 % contre. Il ajoute : « Si le Conseil général 06 et l’Etat nous aident, la région PACA n’intervient pas, l’opposition de gauche au Conseil municipal de Nice ayant voté contre notre projet de vidéosurveillance ». La tolérance « 0 » est devenue une réalité à Nice avec aucun quartier qui ne sera pas surveillé d’ici la fin de l’année.


Lutte contre les doubles files
Pour assurer le fonctionnement du système 24h/24 et 7 jours/7, 100 policiers municipaux ont été recrutés dont 50 pour le centre de surveillance qui comprendra 10 travailleurs handicapés, une volonté forte affichée par le maire qui souligne que Nice, avec 6,32 % soit 477 agents, respecte désormais le taux d’emploi de 6 % imposé par l’Etat. Tous les agents du standard sont trilingues, Français, Anglais et Italien. Outre l’efficacité du système, le confort est extrême pour les agents. « Nous pouvons évaluer, grâce à la géolocalisation, les moyens d’intervention en fonction des situations et mobiliser le nombre d’agents suffisant sans craindre, comme par le passé, que nos agents soient pris au piège d’une agression sauvage », assure Robert Bojanovich, responsable des unités opérationnelles de la police municipale. Mais le système ne sera pas utilisé uniquement pour les agressions sur la voie publique (tags, vols à la portière, violences urbaines…) puisqu’une réflexion est engagée pour enregistrer toutes les plaques d’immatriculation des véhicules entrants et sortants de Nice.
« Cette option baptisée LAPI (Lecture automatisée des plaques d’immatriculation) pourra être menée à bien en partenariat avec la police nationale », affirme Benoît Kandel, « afin de déterminer tous les véhicules volés ou recherchés ». La sécurité routière sera aussi concernée, six secteurs ayant été identifiés pour servir de zone test dans la lutte contre les stationnements en double file : deux sur la Californie, une sur Gambetta, Magnan, Verdun et Stalingrad. Les contrevenants seront automatiquement photographiés et l’amende directement envoyée par courrier… Et la vie privée dans ce dispositif ? Elle sera préservée, les images des caméras devenant floues dès qu’elles zooment sur une façade. Nice, désormais, s’impose comme la première ville de France en matière de sécurité avec 1 caméra pour 600 habitants, là où il y a 1 caméra pour 2 000 habitants à Paris… « afin de protéger les victimes », la priorité absolue selon Christian Estrosi.


Source : http://www.ldh-toulon.net/spip.php?article3812


Voir l'émission de LCP sur l'insertion de caméras-surveillance dans les villes de Nice, Toulouse, Nancy et d'autres villes de France qui commencent à investir dans la vidéo-surveillance.




Notre point de vue :
Nous pouvons constater que les français ne sont pas aussi satisfaits que les anglais de ce système de vidéo-surveillance. En effet, la plupart pensent que les caméras de surveillance ne peuvent en aucun cas substituer la présence des forces de l'ordre sur le terrain. Face à la délinquance dans certains quartiers, les français ne s'imaginent pas être protégés par de simples caméras.
Certains donc se sentent épiés, atteints dans leur vie privée et doutent fortement d'une plus grande sécurité grâce aux caméras de surveillance ; tandis que d'autres se sentent plus en sécurité par le fait que les caméras filment leur quotidien (transports en communs, magasins, rues etc.).


Nous pensons donc que les français ont des avis très partagés tant en ce qui concerne la sphère privée que publique, bien que la population française se sente majoritairement de moins en moins en sécurité.

Voir un des nombreux forums où les gens expriment leurs points de vue sur le sujet



B.B - M.T


vendredi 18 mars 2011

Londres la ville la plus vidéo surveillée d'Europe










Le Royaume-Uni est le pays d'Europe le plus surveillé par caméras et Londres est réputée comme étant la ville où la vidéosurveillance (tant publique que privée) est la plus importante. À leur suite, des politiques de vidéosurveillance sont mises en place dans plusieurs villes européennes durant les années 1990.
La vidéosurveillance fut introduite à Londres pour la première fois suite aux attaques de l'IRA. Au Royaume-Unis, une politique de vidéosurveillance de grande ampleur a été entreprise dès le début des années 1990. Aujourd'hui, les caméras au Royaume-Uni couvrent la plupart des centre-villes, et de nombreuses gares et parkings. On avance des chiffres approximatifs allant de 65 000 à 500 000 caméras à Londres et plus de 4 millions au Royaume-Unis au total. Les critiques pointant la totale inefficacité de ce déploiement n'ont pas permis une modification de la politique de vidéosurveillance de ce pays.





Article Le Figaro: "Vidéosurveillance, la cité sous les 1000 yeux de Big Brother"

    En Angleterre, au moins 4,2 millions de caméras de vidéosurveillance ont été installées dans plus de 400 villes depuis 1990, dont deux millions dans les lieux publics, soit environ 10% du parc mondial total et une caméra pour 14 Britanniques. Un état de fait épinglé par deux rapports récents. Le premier rédigé par Privacy International, une association de défense des libertés, classe le pays dans la catégorie des Etats où «la surveillance est endémique». Le second, commandé par la commission de l'Information, un organisme chargé de garantir l'accès aux informations officielles et le respect de la vie privée, s'inquiète des possibles dérives du système et décrit le Royaume-Uni comme «le pays occidental industrialisé le plus surveillé».


http://www.lefigaro.fr/magazine/20070525.MAG000000679_la_cite_sous_les_yeux_de_big_brother.html




"Au lendemain des attaques terroristes qui ont touché Londres en juillet, le ministre de l’intérieur, Nicolas Sarkozy, a décrété l’urgence. S’inspirant du système britannique, qui a permis l’identification rapide des auteurs des deux séries d’attentats commis dans les transports en commun londoniens, le projet de loi antiterroriste du gouvernement comportera un volet important consacré à la vidéosurveillance. Il doit être présenté au conseil des ministres dès la rentrée afin que les nouvelles dispositions puissent entrer en vigueur à la fin de l’année ou au début de 2006.

Déjà attelée à la tâche, la direction des libertés publiques du ministère de l’intérieur travaille dans deux directions : l’élargissement du parc de caméras et l’augmentation de la durée de conservation des données enregistrées. Actuellement, cette durée ne peut pas dépasser un mois. [3]

Le niveau d’équipement de la France n’est pas comparable à celui de la Grande-Bretagne. Selon des statistiques transmises par le Forum français pour la sécurité urbaine (FFSU), 250 à 300 communes seraient aujourd’hui équipées de systèmes de vidéosurveillance des espaces publics en France, un nombre en augmentation constante depuis leur autorisation par la loi Pasqua sur la sécurité de 1995.

L’intensité de la couverture est toutefois très variable : certaines villes, comme Marseille, ne surveillent qu’une partie réduite de leur territoire quand d’autres, comme Cannes (Alpes-Maritimes), sont largement couvertes. A Paris, on compte 20 000 caméras dans les lieux recevant du public et 2 000 environ dans les rues. Aucune estimation globale du nombre de caméras n’est toutefois disponible pour l’ensemble du territoire.

Me Alain Weber, de la Ligue des droits de l’homme (LDH), déplore l’existence d’un nouveau projet. "On profite de l’émotion légitime provoquée par les attentats de Londres , constate l’avocat, pour renforcer les moyens intrusifs de contrôle des citoyens." "Tout pouvoir politique a besoin de sensationnel au mépris des libertés individuelles" , ajoute-t-il, en se déclarant d’autant plus "inquiet" que la Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL) n’a pas de pouvoir de contrôle.

Les associations de défense des droits de l’homme critiquent le principe du projet. "C’est au moins le quatrième projet de loi, depuis le 11-Septembre, qui prévoit de renforcer les moyens de lutte contre le terrorisme. Les gouvernements se servent du terrorisme pour justifier de nouvelles mesures sécuritaires. Mais ce qui est derrière est grave : on renverse la charge de la preuve en considérant que chaque citoyen est un suspect potentiel", note Jean-Michel Manach, un des animateurs de Big Brother Awards, branche française de Privacy International, une association qui dénonce les atteintes à la vie privée.

Les critiques sont les mêmes pour Souriez, vous êtes filmés [4], une association de lutte contre la vidéosurveillance. "Une société où nos faits et gestes sont surveillés est-elle encore une société libre et démocratique ?" , interroge l’association.

"Le terrorisme est un prétexte : le développement de la vidéosurveillance était de toute façon prévu par le gouvernement dans une logique sécuritaire. Nous nous trouvons dans un cadre plus global de recul des libertés individuelles et collectives avec, en complément, la mise en place de la carte d’identité biométrique" , souligne Guillaume De Gracia, un membre de Souriez, vous êtes filmés.

Au-delà des principes, les associations s’interrogent sur l’efficacité du dispositif. "A Londres, les caméras ont sans doute facilité l’arrestation des suspects. Mais la vidéosurveillance n’a pas empêché les attentats suicides ni même la seconde vague, alors que les terroristes savaient qu’ils allaient être filmés" , note M. Manach.

Les études sur le sujet relativisent l’efficacité du système. Ainsi, à propos des caméras dans les transports parisiens, une étude de l’Institut d’aménagement et d’urbanisme de la région d’Ile-de-France (Iaurif) de mars 2004 dresse un constat mitigé : "D’un point de vue strictement quantitatif, la vidéosurveillance ne traduit pas une baisse significative de la délinquance stricto sensu dans les réseaux ferrés et routiers franciliens, ni de changement de nature des faits."

Les travaux de recherche les plus poussés, conduits en Grande-Bretagne, vont dans le même sens. "Tous les auteurs s’accordent pour souligner que la vidéosurveillance n’a que des effets limités sur l’évolution de la délinquance" , relèvent Eric Heilmann et Marie-Noëlle Mornet, qui ont synthétisé les enquêtes menées par des criminologues anglais depuis dix ans pour le compte de l’Institut national des hautes études de sécurité (Inhes).

Ces travaux montrent que les caméras n’ont pas d’impact déterminant sur le volume de la délinquance mais qu’elles contribuent au déplacement, dans des quartiers non surveillés, de la criminalité.

Le ministère de l’intérieur rappelle cependant que le terrorisme constitue son principal objectif. En espérant que la présence d’un plus grand nombre de caméras dissuadera les éventuels auteurs d’attentats."

par Luc Bronner et Pascal Ceaux [Le Monde du 5 août 2005]



Notre point de vue :

Londres étant la ville la plus soumise à la vidéosurveillance dans le monde, on constate que l'effet Big Brother est totalement présent et qu'il même est poussé à l'extrême dans le but d'assurer une sécurité totale et d'être prêt a tout moment à intervenir si besoin.
Cependant les Londoniens et les Britanniques en général semblent pleinement satisfaits de ce système et en vantent même les mérites. Pour eux la vidéosurveillance est devenue une part de leur quotidien. (un Londonien est en moyenne filmé 300 fois par jour : rues, centres commerciaux, entreprises, stades, écoles, transports...)
Grâce a ce système en juillet 2005 les caméras de surveillances installées dans les lieux publics ont permis d'identifier les kamikazes responsables de l'attentat qui a coûté la vie à 56 personnes dans le métro londonien.
Avec l'arrivé des Jeux Olympiques de Londres en 2012, le nombre de caméras va encore augmenter. En effet un nouveau système va être expérimenté, il s'agirait d'implanter des caméras dans les lampadaires pour être au plus près de la population. De plus des haut parleurs vont aussi être installés toujours dans l'optique d'intervenir le plus rapidement possible lors d'incivilités.

Conséquences:

Les associations de défense des droits de l’homme critiquent le principe du projet. "C’est au moins le quatrième projet de loi, depuis le 11 Septembre, qui prévoit de renforcer les moyens de lutte contre le terrorisme. Les gouvernements se servent du terrorisme pour justifier de nouvelles mesures sécuritaires. Mais ce qui est derrière est grave : on renverse la charge de la preuve en considérant que chaque citoyen est un suspect potentiel", note Jean-Michel Manach, un des animateurs de Big Brother Awards, branche française de Privacy International, une association qui dénonce les atteintes à la vie privée.
Les critiques sont les mêmes pour "souriez vous êtes filmés" une association de lutte contre la vidéo surveillance :
"Une société où nos faits et gestes sont surveillés est-elle encore une société libre et démocratique ?"

Néanmoins, bien que les anglais se sentent en sécurité grâce à ce système de surveillance, nous pensons que cette multiplication de masse des caméras de surveillance est surtout psychologique car il est impossible d'avoir au sein d'une ville aussi énorme une personne présente derrière chaque caméra. La chance d'être secouru lors d'une agression ou d'un problème quelconque est donc maigre.
Le risque encouru est la diminution des agents de police en patrouille au profit des caméras, on peut donc se demander s'il est préférable de retrouver un voleur ou un agresseur, plutôt que d'empêcher et de stopper (ou non) une agression ou un vol.


B.B - M.T